Boum! : Jury duty Un jour, John (Doe), un de mes clients américains est arrivé défait en session: il venait de recevoir l'anxiogène courrier lui imposant un Jury Duty, c'est à dire plusieurs semaines de présence en tant que juré dans le cadre d'un procès au civil. Il était à l'époque jeune employé d'une entreprise tech de la baie de San Francisco, et tout ce petit monde se serait bien passé d'un tel retrait. Aux grands maux les grands moyens, il a fallu séance tenante lister, réduire et classer les priorités, s'interroger sur l'important versus l'urgent, déléguer beaucoup, abandonner pas mal... Je me rappelle d'avoir utilisé la métaphore d'un élagage de grande envergure pour désigner ce qu'on était en train de faire. A l'élagage a succédé une tentative de planification de cette période inconnue qui allait s'ouvrir: comment et quand travailler quand le temps disponible se réduit drastiquement? On a été basique, on a posé quelques blocs d'une heure dans la semaine... Et vogue! The 4 hour work week? Le plus étonnant dans cette histoire c'est que quelques semaines plus tard mon client dressait le constat, et son entreprise avec lui, qu'il avait parfaitement réussi à gérer cette contraction incroyable du temps disponible et assuré de manière minimale et suffisante. Très gros learning pour lui, tentation non moins grande de tout envoyer bouler en se disant que vraiment il passait trop de temps derrière ses écrans de travail (et les autres), rétablissement de justesse et réintégration dans la vie normale avec un nouveau regard sur ces question de temps et d'énergie mis/donnés au travail. Sans aller jusqu'au radicalisme provocateur de Tim Ferris dans son livre La semaine de 4 heures, on peut s'amuser, et je le conseille à ceux de mes clients qui sont en recherche de meilleure efficience, à noter et à suivre le plus exactement possible, sur 2 semaines, à quoi passe donc votre précieux temps, sans jugement ni effort particulier. Tout le monde sait que ce que l'on mesure, on peut le changer: c'est à partir d'un constat objectif que vous pourrez peut-être prendre des décisions de qui que quoi dont où comment vous acquitter de vos multiples tâches. Essayez? Wear out, burn out - pas seulement chez Goldman Sachs Oui, parce qu'il est toujours bon de de rappeler que nous ne sommes que des êtres humains, et non des bêtes de somme. Je parle trop souvent à des gens qui posent une équivalence entre temps de travail (souvent identifié à tort au temps devant écran ou sur le lieu de travail, c'est une autre histoire) et chances de réussite. Les indépendants sont souvent très touchés, et remettent aux calendes grecques l'utilisation de la liberté d'emploi du temps que donne généralement le fait d'être son propre boss. Quand aux jeunes analystes financiers des grandes banques... J'en pleurerais! Avez-vous eu vent du document interne à Goldman Sachs qui a fuité via Twitter en mars sur les conditions de travail (ou devrait-on dire de vie?) des analystes juniors de la firme? En quelques mots, 95 h de travail hebdomadaires en moyenne, 5 heures de sommeil par nuit, une chute libre de l'autoévaluation de la santé physique et morale et des liens familiaux et amicaux frontalement atteints.
Allons, qui croyons-nous duper avec ce type d'exigences, posées pour nous-mêmes ou les autres?
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